Excision postérieure de l’ostéophyte calcanéen avec réparation ultérieure du tendon d’Achille
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Cet article démontre l’excision d’un ostéophyte calcanéen postérieur avec réparation du tendon d’Achille chez un patient masculin légèrement actif au début de la quarantaine, présentant une tendinose insertionnelle chronique. Après une incision postérieure médiane, l’exposition est réalisée par une approche épargnant le tendon, en évitant de couper ou de détacher les fibres du tendon. La résection complète est confirmée par guidage fluoroscopique. Le tendon est rattaché au calcanéum à l’aide de deux ancres de suture. L’accent est mis sur la préservation des attaches tendineuses profondes, la fixation sûre et la fermeture méticuleuse de la plaie, et le patient connaît par la suite une récupération postopératoire sans incident. Ce cas met en évidence les principales étapes opérationnelles et la prise de décision, offrant des informations précieuses aux stagiaires qui gèrent des conditions similaires.
Les ostéophytes calcanéens postérieurs représentent une affection pathologique importante affectant la région du talon, caractérisée par des proliférations osseuses qui se développent à l’insertion du tendon d’Achille. 1 Ces ostéophytes sont principalement associés à la tendinopathie chronique, en particulier à la tendinose insertionnelle, et ont été observés pour causer une gêne considérable chez le patient. 2 Des études épidémiologiques ont identifié ces protubérances osseuses comme une constatation fréquente chez les patients souffrant de douleurs persistantes au talon et de mobilité réduite. 3
Les ostéophytes calcanéens postérieurs sont bien documentés dans la littérature orthopédique, avec diverses modalités de traitement explorées. 4 à 6 Des stratégies de gestion conservatrices, y compris la physiothérapie, les interventions orthopédiques et les médicaments anti-inflammatoires, sont souvent utilisées au départ. 7 à 10 Cependant, lorsque les traitements conservateurs s’avèrent inefficaces, l’intervention chirurgicale devient une considération nécessaire. 11 à 14
La prise en charge chirurgicale des ostéophytes calcanéens postérieurs est une procédure complexe qui nécessite une technique chirurgicale détaillée et une compréhension anatomique précise. La préparation du patient consiste à positionner l’individu sur le ventre, un choix fait pour assurer un accès optimal au talon postérieur. Une première étape critique implique l’application d’un garrot au mollet, qui est essentiel pour créer un champ opératoire sans effusion de sang et améliorer la visibilité.
L’approche chirurgicale commence par une incision soigneusement planifiée d’environ 3 à 4 cm de long, pratiquée directement sur la face postérieure du talon. Cette approche initiale est exécutée avec une précision chirurgicale, avec pour objectif principal de minimiser les traumatismes tissulaires tout en offrant une exposition adéquate aux structures sous-jacentes. La dissection est méthodiquement réalisée pour atteindre la gaine du tendon d’Achille. Une phase critique de la procédure implique l’incision précise à travers la partie médiane du tendon d’Achille. Cette manœuvre délicate nécessite une habileté chirurgicale exceptionnelle, car l’objectif principal est d’exposer l’ostéophyte tout en préservant autant que possible l’intégrité structurelle du tendon. Il faut trouver un équilibre délicat entre l’obtention d’un accès complet à l’ostéophyte et la minimisation de la perturbation des tendons. Tout au long de ce processus, un grand soin est pris pour maintenir l’attachement profond du tendon d’Achille au calcanéum, ce qui est crucial pour le maintien de l’intégrité fonctionnelle de l’articulation de la cheville.
Bien que l’incision médiane soit efficace, en particulier dans ce cas, d’autres techniques peuvent être envisagées pour les patients ayant une activité physique élevée en raison d’un risque accru de déhiscence de la plaie associé à cette approche.
L’imagerie peropératoire joue un rôle central dans l’intervention chirurgicale. La fluoroscopie sert d’outil de guidage en temps réel, aidant à la visualisation de l’ostéophyte lors de son retrait. Des instruments chirurgicaux spécialisés, principalement un ostéotome pointu, sont utilisés pour l’ablation initiale de l’os, suivis d’un rongeur pour affiner et lisser les arêtes vives restantes. Cette approche méticuleuse assure l’élimination complète de la prolifération osseuse problématique tout en maintenant l’intégrité structurelle des tissus environnants.
La phase suivante de la procédure se concentre sur la réparation des tendons. Deux ancrages de suture de 4,7 millimètres sont placés avec précision dans le calcanéum, servant de points d’attache robustes pour la réparation du tendon d’Achille avec des sutures multibrins recouvertes de collagène. Pendant le processus de réparation, la cheville est maintenue dans une position de flexion spécifique, ce qui est crucial pour obtenir une bonne apposition du tendon à l’os. Une attention particulière est accordée à la pose des sutures et aux techniques de noeuds, dans le but principal d’enterrer les noeuds pour prévenir une éventuelle irritation sous-cutanée. Cette approche minimise le risque de complications postopératoires et favorise une cicatrisation optimale.
La dernière étape de la procédure est la clôture. Reconnaissant la nature délicate des incisions cutanées dans la région du talon, le chirurgien utilise une méthode de fermeture atraumatique. Une technique de fermeture sous-cutanée est utilisée, ce qui permet non seulement d’obtenir d’excellents résultats esthétiques, mais aussi de réduire le risque de complications de cicatrisation des plaies.
Après l’opération, le membre est immobilisé pendant 6 à 8 semaines dans un plâtre court ou une botte. Ceci est essentiel pour permettre la cicatrisation incisionnelle et tendineuse. Si une réparation robuste est obtenue, le chirurgien peut choisir d’autoriser des exercices doux d’amplitude de mouvement de la cheville après 2 semaines. Cependant, la mise en charge complète doit être retardée jusqu’à ce que la cicatrisation du tendon à l’os soit confirmée cliniquement.
Cette démonstration chirurgicale offre une valeur éducative importante à de nombreux professionnels de la santé impliqués dans les soins orthopédiques et musculo-squelettiques. Les chirurgiens orthopédistes, en particulier ceux spécialisés dans la chirurgie du pied et de la cheville, trouveront la technique procédurale détaillée utile pour comprendre les approches chirurgicales nuancées des ostéophytes calcanéens postérieurs. Les résidents en orthopédie et les stagiaires en chirurgie peuvent bénéficier de la démonstration étape par étape de techniques chirurgicales complexes.
Dans l’ensemble, cette vidéo constitue une ressource précieuse pour la formation médicale continue, offrant une démonstration pratique de la prise de décision chirurgicale, de la sélection des instruments et des techniques avancées de réparation orthopédique.
Rien à divulguer.
Le patient visé dans cet article vidéo a donné son consentement éclairé pour être filmé et est conscient que des informations et des images seront publiées en ligne.
Résumé ajouté après publication le 21/07/2025 pour répondre aux exigences d’indexation et d’accessibilité. Aucune modification n’a été apportée au contenu de l’article.
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Cite this article
Excision de l’ostéophyte calcanéen postérieur avec réparation ultérieure du tendon d’Achille. J Med Insight. 2025; 2025(496). doi :10.24296/jomi/496.